Ma chère Dame,
Vous avez raison : on ne choisit pas sa famille, et encore moins ses ancêtres. Quand certains froncent le nez face à ma naissance, votre mère s’est tournée sur l’avenir plutôt que vers le passé, et je l’en remercie grandement. Qu’elle m’ait parlé de vous sous votre jour le plus charmant n’a fait que renforcer un intérêt qui était déjà bien présent.
Les mariages, dans notre milieu (quelques années auparavant j’aurais sûrement préféré dire ‘votre milieu’ mais il faut bien faire face à la réalité, c’est désormais le mien), ne sont souvent que les résultats de calculs savants, tissés de chance, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Je crains bien qu’il n’y ait rien à dédiaboliser à votre encontre, car de tout ce que votre charmante mère m’a narré, votre nom suffit à vous tenir en haute estime et à sérieusement envisagé une alliance, dans tous les sens du terme.
Comme vous l’avez si bien dit, c’est dans une adversité commune que nous pourrons puiser notre force. Je ne puis vous permettre davantage, hélas, et je le fais avec la plus grande honnêteté. Accepteriez-vous de vous lier à mon nom, aussi souillé soit-il par des ancêtres aux mains tachées d’un sang indélébile ; de vous lier à ce château en ruines, symbole du mépris dont je suis la victime et toute à la fois coupable de par mes aïeuls ; de vous lier à mon peuple, cette étoffe maintes et maintes fois reprisée et dont chaque couture et chaque tache de couleur fait la force… Accepteriez-vous ce destin que je vous garantirai une entière liberté, que ce soit dans vos paroles ou vos actes. Notre milieu est trop dur pour y ajouter des chaînes, a fortiori quand je me prends à me songer libérateur.
Je ne puis rien vous offrir de plus que ceci, mais, ma chère Bryanna, je le fais de bon cœur et je ne saurais trouver meilleur parti qu’une Dame telle que vous.
Lord Asher Lannister of Castamere
Ps : quelle ironie que nos signatures respectives.