001. chapitre premier
Toute histoire pourrait commencer par un il était une fois, mais ma flamme ne s’est pas encore éteinte pour ainsi parler de ma personne, ni même rejoindre le panthéon de mes aïeuls. Les Conflans, ma terre natale, plaines, verdures et rivière. Une région riche, mais difficilement défendable. Notre maison a de grands noms, comme Joseth, Petyr, Lymond , Denys ou encore mon grand-pèr Jason Mallister. Je suis le deuxième fils de Patrek Mallister. Un chevalier des plus admirables. Mes cris, poussés dans la révolte d’inspirer mes premières onces de vie furent rapidement remplacées par des grands yeux ouverts sur le monde. Je n’ai pas la prétention de me remémorer mes balbutiements. Tout comme je n’ai pas la prétention d’affirmer que mes parents m’aimaient ou non. Tout ce que je puis dire, c’est que dans mes jeunes années, je vis plus mère que père. Apprentissage nécessaire dira-t-on. Mes journées n’avaient rien de bien exaltant. Entre éducation et art de la guerre en forme de jeux divers, mon temps était bien rempli.
Avec l’âge j’appris à différencier ce paradoxe entre parent aimant et fier et parent indifférent. Je n’étais pas l’aîné. Mon frère avait toutes les grâces, il était après tout le futur lord régent de la maison Mallister et donc de Seagard. Il avait ce que je n’ai jamais su entretenir ni acquérir dans les yeux de mon père : son respect. Peut-être parce que plus tard, en tant que jeune adulte, je me démarquais comme indigne si l’on puit dire, mais peut-être se voyait-il trop en ma personne. Là où pour une action, Denys récoltait un sourire, j’avais un simple regard. Ce n’était pas vraiment un rejet, ni même une motivation à la haine. Je n’ai jamais haï ma famille, ni mon père, ni mon frère. Je ne prétends pas à un déchirement de la sorte. J’entretenais bien la jalousie qu’un jeune frère a pour son grand frère. Nous nous amusions à combattre, nous nous chamaillions, volions dans les cuisines, et même si les punitions n’étaient pas justes, je ne m’offusquais pas. Je n’ai jamais douté de l’affection des miens, et je ne cherchais pas le pouvoir. Il n’était pas miens. Le poids d’être vassal aux Tullys ne résiderait pas sur mes épaules, alors je me permettais une liberté que Denys ne pouvait qu’effleurer. C’est ainsi que je prenais ma revanche. J’avais le gosier ouvert et la bourse franchement vide, je dois l’avouer, j’étais un cancre de la vie à l’époque.
Mais pouvez-vous réellement me blâmer pour préférer la chaude taverne à la rigueur du devoir ou combien les marais sont traitres. Oui un enfant n’y a rien à y faire. Mais c’était également un terrain de jeu, là où je devais apprendre plus tard une affreuse nouvelle. En apparence le Conflans ne parait pas dur, il n’est pas le nord ni les îles de fer, et pourtant, il impose le respect de ses peuples autant que ses richesses. Ce que la région donne, elle peut le reprendre. L’âge d’insouciance fut rompu par un malheur. N’ayant guère l’envie de vérifier les frontières du nord, vers les marais, Denys alla à ma place. Alors qu’il s’enfonçait avec son escorte dans les labyrinthes de pierre, les dieux décidèrent qu’il était temps pour lui d’expirer son dernier souffle. Il fut des semaines avant qu’on puisse retrouver son corps. Ce fut la première fois que je vis mon père pleurer, et la dernière où il montra une autre émotion que la folie.
001. chapitre second
J’ai pleuré mon frère, en silence. Je n’avais alors pas conscience de ce qui allait arriver, de mon rôle. Pour l’heure je me contentais de consoler ma pauvre mère et ma sœur, mes 2 plus jeunes frère également.
Je vivais avec la culpabilité d’avoir tué mon frère. J’aurai dû être au fond de cette eau trouble. J’avais été épargné par ma bêtise, et j’en payais désormais le prix. Mais c’est aussi à cette époque que les relations avec les Tullys devinrent... désagréables. Pour la cérémonie funéraire de Denys, ils n’envoyèrent aucune délégation. Nous étions leur maison vassale principale, notre nom était celle de la maison qui avait défié les Freys, qui avait tenu sa loyauté envers les Starks. Nous n’avons connu que stabilité et service et voilà le remerciement qu’on nous donnait. Mon père me remit à ma place, ce n’était pas mon rôle de questionner notre maison suzeraine. Il avait une autre idée, à laquelle je n’adhérai pas. Les mariages, alors que mon frère ne dérivait même pas vers les terres éternelles. Ce n’était que la première d’une longue série de décision qui me mirent moi et mon père en conflit constant dans la gestion de nos affaires.
C’est environ à cette période que je fis une rencontre singulière, mais importante pour mon avenir. Lors d’une chasse au sud du Nord organisée par le roi Torren lors d’une de nos visites diplomatiques, en lisière de forêt où quelques bestiaux pouvaient parfois s’égarer, je débusquais une louve. Une femme louve. Je croyais d’abord à une femme libre ou une guérisseuse, mais quand un soit disant chevalier à côté de moi rit gras et arma son arc, je le heurtais attentionnelle ment pour dévier son tire et permettre à cette femme de s’enfuir. Nos regards s’étaient croisés, le Nord devait avoir honte de telles actions. Une chasse humaine en déguisant la « proie » en loup. Cela était malsain, mais à la hauteur des rumeurs. Mais j’allais recroiser la route de cette « louve ». En effet, lors d’une sortie incognito, ce que j’aimais faire pour échapper à l’étouffoir qu’était cette visite, je terminais dans un piège. Tête en bas, je me retrouvais prisonnier d’une corde. Dans ma vision inversée, je vis approcher la même femme- louve. Avec un ricanement de sa part, je fis officiellement la connaissance de Naryë.Si cet épisode riche en humiliation est source de taquinerie aujourd’hui, je ne pouvais cacher mon embarras à l’époque.
001. chapitre troisième
Dans ma vingtaine, il y eut des problèmes. Les Terres de l’Ouest, ce qu’on appela la guerre du partage par la suite. Les Tullys avaient un plan et mon père y était allé. Ils ne l’avaient nullement respecté dans son avis de ne pas ouvertement attaquer une terre de la couronne. 381 a sans doute tué mon père. Il était tombé malade bien avant, et sans les soins de Naryë , il serait sans doute mort avant d’avoir connu la guerre du partage. Depuis mes 22 ans, j’endossais le rôle de Lord de Seagard, notamment parce qu’il était incapable de s’en charger. Je ne sais si c’était le changement ou sa faiblesse qui l’emporta vers l’autre monde, ou peut-être un autre refus de se rapprocher d’Arryn, peut-être était-ce la conversation que j’eus avec ma mère et Naryë la veille de mon départ pour le sommet, mais il mourut alors que je signais l’accord qui annexait les terres de l’ouest aux Conflans avec les autres Lord. Cela élargissait notre territoire, mais rendait la frontière avec les terres de fer un peu plus grande également. Étant au nord, cela serait notre problème en cas d’attaque.
Depuis que je suis Lord de Seagard j'ai fait des choix parfois peu conventionnels. J'ai eu vite de réaliser que notre problème était la division. En une décennie, j'ai soigneusement rassembler des maisons, des villages pour former des maisons mineures de Mallister. Il fallait grignoter au fur et à mesure en souriant toujours poliment au Lord Tully. Ses vues étaient de toutes manières tournées vers le sud, vers Highgarden. Le temps était venu d'offrir aux Conflans une main forte, une main qui n'était pas à la botte du Nord, une main qui ne s'entretuaient pas autour d'un verre d'eau salée , une main juste , ferme qui saurait réellement unifier le cœur de Westeros , quitte à en renverser sa maison principale. Oui, peut-être était-ce temps,
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