Embrasse ta chance | Nera [done]

001. Les voix  : Depuis près de maintenant vingt ans, Nera entend des voix. Celles ci n'ont rien de divines ou de magiques mais proviennent bien d'un trouble psychologique. Des voix donc, des voix sans personnalités ou accents, mais bien des représentations auditives de l'état d'esprit dans lequel peut se trouver Nera par rapport à une situation. Ces dernières sont multiples, elles varient, peuvent transmettre différents sentiments et être aussi négatives que positives. Elles critiquent, commentent, ordonnent, se moquent, font rire et aussi conseillent. Avec le temps, Nera sait aujourd'hui vivre avec ces voix sans que celles ci ne soient un trop gros poids. Elle ne leur parle pas, bien qu'il lui arrive de rire à certaines de leurs interventions, et n'en n'écoute que certaines, principalement les positives. Nera les a donc accepté, lui permettant de cohabiter avec elles. Pour la jeune femme, ces voix ne proviennent pas de ses dieux, elle ne se sent pas obligée d'obéir aux ordres qu'elles peuvent lui donner. Et si Nera ne parle pas à ses voix, elle ne parle pas d'elles non plus à d'autres personnes, sa famille ou ses proches ne sont donc pas au courant. [en terme de rp, ces voix apparaîtront en italique]
002. Les bains : Nera est une très, très grande amatrice des bains. Ils sont sa meilleure manière de se détendre, souvent une nécessitée après certaines journées bien trop longues. De cette manière, elle n'hésite pas à se prodiguer des essences de toutes les régions.
003. La religion : Croyante et pratiquante des sept, Nera n'est néanmoins pas endoctrinée dans quelconque secte ou mouvement particulier.  Ses prières sont principalement énoncées en cas de problèmes ou de craintes.
004. La patience : Il s'agit d'une vertu que Nera ne possède tout simplement pas. Sa patience est limitée, étroitement limitée. Elle ne tolère pas qu'on puisse jouer de ses nerfs et n'aime d'ailleurs tout simplement pas être en situation de stress, car cela attise ses voix et peut les rendre particulièrement désagréables. Elle ne cherchera donc pas à prendre sur elle, et n'hésitera à se montrer franche histoire que la situation soit réglée, quitte à se mettre dos son interlocuteur.
005. Les chiens : Elle en possède deux, Eyla, une malinois de 3 ans et Nuss une bâtarde de 9. Deux chiennes dont elle se sépare que peu, ces dernières traînant toujours près d'elle. En plus d'être les mascottes de la maison, elles sont aussi gage d'une certaine sécurité, qu'elle soit physique ou mentale. En effet, les chiennes la préviennent des voix qu'elle doit écouter et lui permette donc de limiter sa méfiance envers ceux qu'elle ne connait pas.
006. Les commérages : Propriétaire d'une maison close, Nera est aussi propriétaire de nombreux secrets. Son établissement voit aller et venir bon nombres de noms, se démarquant comme un endroit destiné à une clientèle de luxe, il n'est pas rare que certains clients sous le joug de l'alcool ou de certains plaisirs deviennent bavards. Des informations dont Nera accorde une belle importance, s'en divertissant énormément. Elle ne dira jamais non à un verre de vin avec un joli nom afin de connaitre les derniers potins. Pour elle, les commérages que lui donne son établissement sont donc presque aussi importants que l'argent gagné par le biais de celui ci.
007. La gourmandise : Il s'agit d'un petit vice donc la femme n'arrive pas à se défaire, elle est tout simplement incapable de ne pas piocher dans un plat ou dans un panier de fruits, c'est plus fort qu'elle. Et si vous voulez vraiment la caresser dans le sens du poil, il suffit de lui proposer des pâtisseries.
008. Les jeux d'argent : Autre vice qu'elle possède, bien qu'elle ne le pratique que par divertissement. Les jeux d'argent la fascine, elle s'en amuse et adore sa chance qui l'a aidé à reporter plus d'une partie.
009. Le coté maternel : Bien que Nera n'ait pas d'enfant (elle n'est jamais tombée enceinte), elle possède cette petite fibre maternelle. Autant dire qu'il serait très mal avisé de ne pas respecter les règles de l'établissement et qu'une de ses filles ou garçons soient abîmés ou humiliés par un client irrespectueux. Si jamais cela se produit, elle n'hésitera pas à envoyer quelqu'un apprendre une leçon au coupable. De plus, elle possède ce coté un peu strict mais juste, il lui arrive donc de reprendre certains ou certaines de ses employés si la raison lui semble justifiée. Elle respecte énormément ses employés et ce sans forcément le montrer.
010. Le regard : On lui a souvent dit que ses yeux étaient évocateurs de nombreuses choses. Si le plus souvent son regard transmet une espièglerie à peine dissimulée, Nera possède aussi un regard noir sur lequel elle joue par sa manière de se maquiller. Elle le voit comme un atout et en profite donc pour tenir tête à plus gros et plus con qu'elle.
011. Maison Cerridwen : Le nom Cerridwen n'est noble que depuis 4 ans suite à l'achat d'un titre de noblesse de la part de Nera. La maison possède peu de terres pour le moment et se présente sous le blason d'une pie tenant un calice sur fond rouge.

Au fil des années, l'établissement prospéra, connaissant ses hauts et ses bas. Il changea de non peu de temps avant la naissance de Nera, acquérant un nom plus accrocheur et lui permettant de définitivement tourner le dos au passé.

Nera eut droit donc à une éducation dans une maison close, autant dire que cela ne fit pas d'elle une femme prude, loin de là.  Mais outre cet aspect porté sur la sexualité, l'enfance de Nera fut assez simple et accompagnée d'un petit frère  qui devint rapidement son cobaye et son plus grand complice. Un duo de sales gosses, ces deux là testèrent bien de choses, il leur était facile de cibler les clients de la maison, autant dire qu'ils ne s'en privèrent pas. Et si cela agaça plus d'un client, ils se souviennent encore du rire de leur père lorsque ce dernier apprenait ce qu'il s'était passé. Ce dernier riait, les privaient de repas mais ne leur en voulait pas.

Ce petit jeu dura sur plusieurs années, jusqu'à ce que Nera arrive à l'âge adolescent avec des farces toujours plus risquées. Et bien entendu, cet amusement ne se termina pas forcément de la meilleure des façons. En soit la blague n'était pas si grave, elle constituait seulement s'introduire dans la chambre d'un client occupé et à lui "emprunter" le couvre chef avec lequel ce dernier était arrivé. Son frère à la porte à faire le guet, Nera se glissa discrètement dans la pièce, ignorant royalement les amusements d'adultes se faisant dans le lit à quelques mètres d'elle. Chapeau en main, elle le mit sur sa tête et fit la fière devant son frère, tournant le dos au lit. La discrétion aux oubliettes, l'homme derrière elle remarqua sa présence et l'interpella, faisant fuir la jeune fille. Sauf qu'avec un chapeau bien trop grand et une panique de presque la même taille, Nera trébucha et s'ouvra la lèvre. Elle fut relevée par l'homme qui l'attrapa par le col et qui eut assez de force pour la soulever d'un bras. Ridiculisée et à la merci de ce grand idiot, rien provenant de certains esprits pessimistes ne se passa. L'homme se moqua ouvertement de Nera avant de la mettre à la porte  de la chambre. Rien de plus si ce n'est que cette histoire fit le tour de la maison, et pour une raison qui échappa à la jeune fille, cela attisa plus d'une moquerie à son égard. Elle aurait voulu croire qu'après quelques jours, les employés du bordel arrêteraient d'aborder ce petit sourire moqueur en la croisant mais cela ne fut pas le cas, la blague dura plus longtemps, assez longtemps pour vexer la jeune adolescente. En réaction, elle ne chercha pas à se venger mais changea plutôt du tout au tout. Loin de vouloir recommencer ses "enfantillages", Nera s’intéressa à des sujets plus "matures", cherchant à gagner en savoir et ainsi se faire d'avantage respecter. Autant dire que ce fut à partir de ce moment là qu'elle commença à écouter gentiment aux portes.

Quelques années passèrent, assez pour voir ses efforts doucement porter ses fruits. On ne la regardait plus de la même manière, ce qui lui apporta la plus belle des satisfactions. Et outre son regard d'acier et ses diverses informations qu'elle possédait sur tout le monde et personne, Nera s’intéressa au travail de son père, découvrant un certain plaisir à être capable de gérer plusieurs fronts tout en étant son propre patron. Elle apprit donc le métier, faisant sourire son père sans néanmoins rien lui faire promettre. Car Nera n'était pas bête, elle connaissait les coutumes et savait que l'entreprise familiale ne devait pas lui revenir, mais elle avait de l'espoir, peut être trop d'espoir.

Quand vint le moment où le père Cerridwen commença à montrer des signes de fatigue, la pression que c'était mise Nera ne fit que s'accentuer, et ce jusqu'à dépasser un certain stade. Désormais jeune femme du haut de ses vingt ans, Nera n'était pas mariée, cela n'étant pas dans l'habitude de la famille d'imposer ce genre de choix, elle n'était pas destinée à quoi que ce soit et cela la rongea. Elle intériorisa sa frustration, dirigea sa rancœur contre son frère et tout ce haut peuple aux possibilités plus grandes. C'était simple, Nera était jalouse, assez jalouse pour s'en rendre littéralement malade et arriva de cette manière les voix. Cela peut paraître insensé mais cette forme de mal-être intérieur créa cette forme de folie. Et presque vingt plus tard, la femme qu'elle est aujourd'hui se souvient encore de la première fois qu'une de ces voix prit la parole. Une partie du bordel avait été privatisé pour la fête d'une grande maison, Nera était chargée de la réception, voyant défiler les invités et s'en agaçant jusqu'à ce qu'une voix ne vienne commenter à sa place la robe trop bouffante d'une des invitées. Cela se produisit une fois, deux fois, trois fois et finalement le lendemain matin, Nera entendit d'autres voix. Bien entendu elle ne comprit pas, elle ne sut pas expliquer pourquoi certaines voix lui disaient de faire du mal tandis que d'autres la soutenaient face à certaines difficultés.

Il lui fallu du temps afin de s'y habituer et ne plus craquer face à l'envie d'hurler afin que toutes ces voix puissent se taire. Elle n'en parla pas, refusant l'idée qu'on puisse la traiter de folle. Cette possibilité n'était pas envisageable, se l'interdisant, ce fut peut être grâce à cet état d'esprit que Nera fut capable de tirer parti de son trouble.

Elle commença ainsi un gros travail sur elle même, sur ses envies, sa jalousie et sa gestion de la colère autant que celui du stress. Se concentrant sur les voix positives, Nera en tira un soutien assez fort pour la pousser à reprendre un certain contrôle de son esprit et surtout de sa vie. Elle écouta l'une d'entre elle et eut le courage d'entamer une longue discussion avec son père. Ils parlèrent du bordel, de la succession de ce dernier et des capacités de Nera à le gérer à la place de son frère cadet. Elle se montra convaincante, plus que son père ne l'aurait jamais cru et surtout assez pour lui faire entendre raison. Une chance du destin.

Par conséquent, Nera devint trois ans plus tard la nouvelle tenancière de l'établissement sous le regard avisé de son père et massacreur de son frère. Cette réussite et ces nouvelles responsabilités lui changèrent la vie.

Et en pratiquement quinze ans, beaucoup de choses se succédèrent. Son père mourra, son frère sembla lui avoir pardonné et l'établissement fleurit. Mais le plus gros des changements en ces années se fit chez Nera, cette dernière gagna énormément en maturité autant qu'en assurance. Elle était très loin de l'enfant turbulente, de l'adolescente vexée et de la jeune adulte mal dans sa peau. Une revanche sur sa propre vie dont elle ne fut pas peu fière.

Et contrairement à son père ou son grand père, Nera économisa une somme assez grande dans l'unique but de s'acheter un nom. Une envie de noblesse qui sonnait comme la cerise sur le gâteau et donc Nera ne se priva pas. Elle négocia son titre de noblesse avec la couronne et put sourire à l'idée que son établissement pouvait désormais posséder l’accroche d'être un établissement noble pour une clientèle noble.  

Ses objectifs personnels pour la plupart atteints, Nera profite aujourd'hui de son nouveau rang, cherchant de nouvelles opportunités et de nouveaux objectifs à atteindre afin de ne pas sombrer dans un certain ennui.