Arthfael ☾ Fortune favours the bold

PSEUDO : Ours (no joke) PRONOMS : Masculins ! DISPONIBILITÉ : 4/7. CONNAISSANCE DU FORUM : Partenariat avec Raise Hell   REMARQUES : Charmant forum que voilà Je vais y faire ma tanière !

Contes pour enfants et bonnes manières à table ; c'était ainsi que sa mère faisait son éducation. Avec elle, pas de violence, pas de guerre, pas d'armes ou de coups : juste les mots et l'autorité, la douceur et la compassion. Le cœur et la tête parlaient à la place des muscles.
Un hiver, Arthfael est tombé brutalement malade. Les médecins ne s'inquiétaient pas énormément de son état désastreux, assurant qu'il s'en sortirait au bout d'une semaine ou deux ; mais Lady Mormont était inconsolable. Au chevet de son fils, celui-ci gardé par la chienne de la famille, elle tissait toute la journée, sursautait au moindre froissement de draps sur le lit. Dés que des pas résonnaient dans les couloirs, elle s'attendait à voir quelqu'un arriver pour lui prédire la mort de son fils. Celui-ci, lorsque la fièvre descendait, la rassurait comme il pouvait, et elle ne trouvait de repos que lorsqu'il avait enfin les yeux ouverts et qu'il se plaignait de s'ennuyer. Alors elle lui racontait des histoires, lui parlait longuement de choses et d'autres. Captivé par une telle dévotion, Arthfael lui demandait de continuer à lui parler de belles choses, même lorsqu'il s'endormirait. Si elle avait si peur qu'il s'en aille, le son de sa voix le raccrocherait à la vie coûte que coûte ; et la Lady s'exécutait. Elle délaissait le cadet de son aîné, à contre cœur - parfois, le plus petit venait s'endormir sur ses genoux, dans ses bras, alors qu'elle avait les yeux rivés sur le corps de son enfant allité.

C'était une femme sensible, sa mère. Très sensible, peut-être trop. Meera n'était pas née lorsqu'elle s'est éteinte ; peu de temps après son mari. Elle qui l'aidait à ressentir, à éprouver des sensations humaines, à les extérioriser : en partant, elle a emporté la clé des sentiments de son fils.


L'acier des épées crissait lorsque les lames se frottaient l'une contre l'autre. Les combats ne duraient pas longtemps ; le but étant de percer vite, de trancher fort, et de faire ça bien. Lord Mormont, à l'époque, n'avait de pitié que lorsque ses élèves s'effondraient de fatigue. Ni le temps, ni l'heure, ni les blessures, ne pouvaient empêcher un entraînement à l'épée. La guerre n'attendait pas, il fallait le savoir ; les exercices étaient plus durs les uns que les autres, la férocité des élèves attisée comme un brasier hurlant. Ils pouvaient être ce qu'ils voulaient durant leur temps libre, mais lorsque le manche de l'épée son confondait aux paumes de leurs mains, ils devaient être des guerriers. Sans pitié ni remords. Il ne s'agissait pas de réfléchir, il s'agissait de frapper sans laisser d'ouverture, de dominer l'adversaire, d'intimider.

Les classes de son père avaient tout d'un bagne. Éprouvantes, violentes : ses muscles douloureux et son corps meurtri, à la fin de chaque entraînement, l'empêchaient parfois de dormir. Nuits d'insomnies tant ses bras et ses jambes ne parvenaient pas à refroidir. Et le lendemain, il devait y retourner. Des semaines durant, sa sensibilité était mise au placard, son cœur et sa tête ne fonctionnaient que pour la vivacité du maniement de l'épée. Son frère et lui se sont battus, de nombreuses fois affrontés l'un et l'autre dans des combats féroces où ils finissaient tous deux par abandonner d'un regard. Trop violent, trop éprouvant. Qui peut bien se battre contre son propre frère ?

Parfois, son père aussi avait des insomnies. À ces moments-ci, ils allaient, l'un et l'autre, marcher dans les couloirs du château. Ils parlaient de tout, sauf des entraînements. C'était là que la chose était la plus surprenante : son père, féroce ours, s'avérait capable de retracer l'histoire de leur famille, leurs valeurs, de faire des classes intellectuelles et politiques mieux ficelées que celles de ses professeurs. Il parlait souvent de sa mère, Lyanna Mormont ; à peine montée sur le siège, déjà était elle la plus féroce leadeuse que la famille ait jamais connu.

Arthfael aimait sa grand-mère. Celle-ci assistait fièrement aux entraînements à l'épée. Emmitouflée dans ses grandes fourrures noires, elle toisait les élèves comme si elle allait faire s'abattre des foudres sur ceux incapables de se battre mieux que convenablement.

Alors, de son épée en acier, Arthfael frappait.

Son père est partis lorsqu'Arthfael était en voyage, lui léguant le titre des Lord of the Bear Island. Le vieil homme était grièvement malade et fatigué ; ne supportant plus d'attendre la mort, il s'était dépêché dans le froid de l'île pour aller s'éteindre dans la tempête, les pieds dans la neige.


Aussi loin qu'ils se souviennent, ils en se sont jamais entendus.

Les visites dans le Val n'avaient d'intérêt que renforcer les liens des deux familles. Arthfael le savait pertinemment, et c'est ce qui l'agaçait. Il détestait les terres du Val : les montagnes donnent l'impression de fondre comme de la neige au soleil, la région est impossible à vivre lorsque vient l'hiver, et l'impression d'étouffer est violente. Pourtant pas véritablement différent de l'Île-Aux-Ours, comme paysage. Simplement était-ce de la mauvaise foi. Arthfael restait poli, courtois lors des visites, mais complètement réfractaire à l'idée de se mêler aux jeunes de son âge. Étrangement, c'était la même chose pour l'aînée de la famille régnant sur le Val ; et bien malheureusement, c'était cette femme qu'il allait épouser.
Le jeune garçon avait tenté de nombreuses fois d'arranger la situation, prétextant que son frère pourrait très bien faire l'affaire aussi. Cependant, la condition de la succession reposait sur cette union, et ils seraient forcés de l'accepter.

Dés lors, les chamailleries se sont changées en véritable guerre. Enfants, ils se battaient avec les mains et les poings, s'agressaient mutuellement, se faisaient tomber volontairement. Adolescent, il s'agissait de se mener la vie dure. Chacun de leur côté échafaudait un plan contre l'autre, et ainsi de suite. Parfois, les parents craignaient que la famille opposée ne prenne certaines manigances pour des outrages : par chance, les deux jeunes étaient plutôt respectueux pour leur famille.

Le mariage a été une catastrophe. Aux seizième anniversaire de celle qui deviendra Lady Mormont, l'union et sa célébration ont été programmés : après avoir prononcé leurs vœux à contre-cœur, la guerre a repris. L'un et l'autre fuyaient la chambre nuptiale en catimini, l'un préférant aller dormir avec les chiens, l'autre dans le salon.
Au bout du compte, ces jeux se sont calmés, un trêve a été décrétée. Ils étaient adultes, ne pouvaient plus continuer comme ça de s'entre-tuer mutuellement. Tout deux étaient lassés de ces jeux d'enfants qui les empêchaient de s'épanouir. La complicité s'est développée au fur et à mesure de leurs échanges, puis l'amour a enfin toqué à leur porte.


Les parents des parents ont montré l'exemple, et ce sont des choses que l'on garde toute notre vie pour les ressortir un jour. Comme un vieux livre que l'on a abandonné des années durant, héritage d'enfant à enfant pour que les nouveaux apprennent ce que savent les anciens ; transmission de savoir, transmission de pouvoir. Mais surtout, l'ancien apprend encore. Les plus jeunes ont tant à montrer aux plus adultes. Ceux-ci supposés être source de savoir et de vérité : ils n'en sont que le courant qui puisent toutes les choses qu'ils peuvent trouver dans le lagon de l'enfance. Haut dans la montagne, celui-ci dévale la roche pour abreuver la terre de tout ce qu'il peut savoir, trouver sur le chemin, et en haut du plus grand pic. L'on dit que la vie forge l'expérience ; mais c'est faux. Lorsque le combat et les épées ne sont plus que quelques détails de l'existence, l'on comprend alors, l'on s'aperçoit enfin, à quel point les autres ont à nous apporter ; et surtout nos propres enfants.
Il est un devoir commun de ne pas réitérer les erreurs du passé. Certains, égoïstes, s'en moquent éperdument et foncent, tête baissée, dans ce qui leur semble le plus adéquat, ignorant qu'au bout du chemin ils tomberont, entraîneront dans leur chute ceux qui y croyaient aussi. D'autres, plus sages, prennent en compte les fautes et les maladresses, ils choisissent une autre voie. Ceux-ci ne sont, en aucun cas, dispensés de tomber à leur tour, au moins auront-ils eut l'audace d'arpenter de nouvelles routes escarpées et peut-être plus dangereuses que celles de l'égoïste.

Sa mère lui a enseigné l'amour et la douceur, la tendresse d'un parent qui prime sur tout à l'égard de son enfant.
Son père lui a enseigné la férocité et le courage, des valeurs dont aucun guerrier ne doit manquer un jour.
Sa femme, tout au long de leur vie, lui a enseigné la tempérance et les valeurs familiales, celles d'un père pour sa famille.

Sa fille, elle, continue de lui apprendre. Par cent fois, elle lui a appris à écouter au lieu de parler. Par cent fois, elle lui a appris que les jeux de mains sont parfois plus enrichissants que ceux à l'épée. Par cent fois, elle lui a appris que les armes ne forgent pas uniquement des hommes, mais aussi des femmes.

La petite fille avait un véritable caractère d'ourson ; au grand damne de sa mère. Les courses poursuites dans les couloirs étaient les moments où la maison était la plus animée, où les couloirs renvoyaient l'écho des rires d'une petite fille amusée de voir sa mère ainsi s'époumoner à sa suite. D'aussi loin qu'il se souvienne, le Lord n'a mis fin à ces jeux que quelques fois, quand cela était vraiment nécessaire ; il était un peu l'intervention sérieuse, la colère froide qui n'agresse que lorsque l'on dépasse les limites du blizzard. Si Lady Mormont a toujours eu plus de mal à se faire respecter par sa progéniture, le Lord faisait office de confident et presque parfois de camarade pour son enfant. La pudeur qu'il a pu éprouver autre fois face à l'expression de ses sentiments s'est vite tue lorsqu'est venue au monde sa charmante Meera.

Rassemblant ses valeurs comme un voyageur ses affaires, il a pris en charge l'éducation militaire de sa fille ; oscillant entre le professeur et le père, c'est une facette de son propre paternel qu'il a reproduis pour ses enfants.

Quand Meera est venue au monde, elle avait avec elle la clé des sentiments de son père.

J'approuve également le choix d'avatar, pour d'autres raisons, mais j'approuve.

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